Bolivie - Potosi - Dec 2006
En chemin vers Potosi, nous nous arrêtons par hasard dans un petit village, Pulacayo. Au 19ème siècle la ville était réputée pour sa mine d'argent. En 1959, quand la mine a fermé, 20.000 personnes y travaillaient...Aujourd'hui c'est un village fantôme... Au bout du village, nous découvrons un cimetière pour vieilles locomotives qui auparavant reliaient le Chili vers Antofagasta. Une des locomotives est celle qui avait été attaquée par les bandits légendaires Butch Cassidy & Sundance Kid...Un jeune militaire mangera avec nous près des locomotives, un peu gêné par rapport aux habitants du village...
Nous parcourons de jolies vallées ... Les cactus sont en fleurs en cette période de l'année ...
Nous arrivons à Potosi - la ville la plus haute au monde...4090 m d'altitude. C'est une ville magnifique. Nous adorons tout de suite nous y promener... Cette ville coloniale a été une des villes les plus riches au monde ... Ses mines ont fournies de l'argent à la couronne espagnole pendant des siècles. Et cela a coûté la vie de près de 8 millions d'indiens et d'esclaves africains.
Nous rencontrons Frédéric. Il est accompagné par 2 de ses 3 enfants et est en voyage à Potosi pour faire la publicité de son hôtel. Frédéric a quitté la Belgique il y a 7 ans et demi pour un voyage d'un an en Amérique du sud. Après 6 mois, il arrête de voyager et s'installe à Tarija dans le sud de la Bolivie. Il va y travailler comme bénévole pendant 3 ans et ensuite construire un hôtel. Nous prenons notre petit déjeuner ensemble 2 jours de suite et nous nous lions d'amitié rapidement ... Nous lui souhaitons beaucoup de bonheur dans son projet. Pour plus d'infos : www.lapasarelahotel.com
Les rues grouillent de monde ... La plupart des femmes sont en costume traditionnel.
Sacha et Daniel visitent les mines coopératives du Cerro Rico. C'est impressionnant ! Une expérience inoubliable ! Les mineurs chiquent du coca accompagné d'un catalyseur à longueur de journée ... ils ne se nourrissent pas pendant les heures de travail. Les premiers mardis et les derniers vendredis du mois, en préparation d'une bonne production et en remerciement de la production du mois, ils boivent une bouteille d'alcool pur à 96°. Dans la mine, il fait noir, humide et des poussières sont en suspension après chaque explosion de dynamite ... Chaque année encore, des personnes décèdent des conditions de travail. Comment peuvent-ils résister à des conditions de travail aussi difficiles ? Aujourd'hui près de 20 000 hommes y travaillent ... ils en ressortent principalement du zinc, du plomb, de l'étain et de l'argent. Il y a environ 5000 entrées de galeries dont 300 principales ... un vrai gruyère.
Les visites sont autorisées et se font en
groupe normalement. Sacha et Daniel ont le chance d'être seuls avec le
guide, qui a travaillé dans la mine 5 ans pendant ses études (pour les
payer ) ...
Daniel et Sacha marchent dans les galeries par moment extrêmement étroites ... Lorsque des hommes arrivent en courant avec leur brouette pleine, il faut se coller contre les parois pour les laisser passer ... Parfois, ils entendent 2 petits coups comme du morse, cela annonce une explosion imminente ... et puis la terre tremble dans un bruit sourd. Dans les fumées et poussières en suspension ce n'est pas facile de respirer, surtout à plus de 4500 m d'altitude ...
Les mineurs vénèrent encore le diable (qu'ils appellent oncle) et la Pachamama ... Les offrandes se trouvent à leurs pieds. Si la cigarette allumée dans la bouche du diable fume bien ,c'est un bon signe. Aujourd'hui, les mineurs leur offrent entre autres du coca, des cigarettes et des bébés lamas. Autrefois, c'était parfois des bébés humains. ...
Lorsque la sortie est en vue, Daniel et Sacha sont soulagés ... l'ambiance à l'intérieur est lourde. Mais la visite en valait la peine !
En ville, nous visitons la 'casa de la moneda', réputée comme un des plus beaux musées d'Amérique du Sud. C'est ici qu'ont été frappées toutes les pièces de la couronne d'Espagne de 1572 jusqu'à l'indépendance de la Bolivie en 1825. Après l'indépendance on frappa ici la monnaie nationale, jusqu' en 1953.
L'argent était d'abord coulé en lingot dans le fondoir.
Puis le lingot était laminé ( épaisseur réduite de 15 mm jusqu'à 2 mm ) au début à la main puis grâce à des machines utilisant des engrenages en bois construites en Espagne et envoyées jusqu'ici en pièces détachées en 1752. Vraiment impressionnant ...
Ensuite les pièces étaient frappées à la main par les indigènes.
Plus tard, arriva la presse rotative à main puis ils utilisèrent la vapeur et ensuite l'électricité pour tout le process...
Paradoxalement, aujourd'hui la plupart des pièces boliviennes sont fabriquées en Espagne ... Avis aux amateurs chercheurs de trésors ! A l'époque coloniale, 26 bateaux chargés de pièces, lingots et autres ... ont coulés. Seulement 3 ou 4 ont été retrouvés jusqu'à ce jour. On estime la valeur de la cargaison à 400 millions de dollars par bateau ... Après plusieurs jours passés à Potosi, nous reprenons la route pour Sucre, la ville blanche, capitale administrative de la Bolivie. Potosi nous aura marqué pour son ambiance traditionnelle, ses mines et son passé glorieux ...
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