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Traversée de l'Océan Pacifique

A partir des Galapagos, nous avons le choix de traverser l'Océan Pacifique pour arriver sur les îles Marquises ou sur l'île de Pâques ou encore aux îles Gambier ou bien à Pitcairn ...

Finalement on va suivre la route orthodromique vers les Gambier ... Les options île de Pâques et Pitcairn sont déconseillées en cas de mauvais temps.  La possibilité de mouiller là-bas dépend de la météo.

Il y a environ 3000 miles nautiques à parcourir. On prévoit de les faire en 3 semaines.

Nous avons en tout 360 litres de Diesel au cas où le vent ne serait plus de la partie ... ceci ne nous laisse bien entendu pas une autonomie suffisante pour traverser sans vent ... mais on est à la bonne saison et les alizés devraient être au rendez-vous.

Emporter plus de gasoil représente beaucoup de poids en plus ... nous considérons que 360 litres est largement suffisant surtout que le bateau est plein de stock de nourriture ...

Le poids étant l'ennemi du voyageur ... nous utiliserons judicieusement le désal pour ne pas convoyer trop d'eau avec nous. Beaucoup d'autres voyageurs au long cours emportent bien plus de stock surtout de gasoil ... chacun ses choix et ses contraintes !

 

On se réjouit de reprendre le large ... Les conditions météo du départ sont excellentes.

Pourtant, sensation bizarre de lever l'ancre et de laisser la terre derrière nous ... pour s'aventurer en mer inconnue pendant 3000 miles nautiques !

 

Les routines se mettent rapidement en place  ...

Notre moyenne les premiers jours est d'environ 6 noeuds et on continue à avoir du vent ... Parfait !

La mer est belle, les poissons mordent à la ligne, l'ambiance est relax ... Tout va bien. !

Catherine nous mijote des bons p'tits plats ... ici pizzas !

C'est dingue comme la nourriture prend de l'importance sur un bateau ... :-)

Elle préfère que les marins soient bien nourris pour éviter une mutinerie !

 

 

La pêche est excellente ... nous prenons 2 poissons par jour en laissant les lignes seulement 1 ou 2 heures ...

Daniel en a même marre de les nettoyer et toute la famille commence à saturer avec tous ces poissons.

Nous déciderons finalement de retirer nos lignes.

Coucher de soleil sur l'océan Pacifique ...

On croise des baleines ...

Et puis, nos amis les dauphins ...

Tous les matins ramassage des calamars sur le pont ... on en a eu jusque 13 en une seule nuit.

Délicieux !

Par contre, on remet à l'eau tous les poissons volants ...

Il paraît que c'est délicieux pourtant !

Les enfants cuisinent  ...

 

Ils inventent même des moyens pour éviter de pleurer en épluchant les oignons ...

 

Exercices quotidiens ... pour rester en forme.

 

 

 

 

Cette bonne vieille lune, comme une amie pour la nuit ...

Au 9ème jour, le vent forcit... notre moyenne passe à plus de 8 noeuds et nous parcourons même en une journée 206 miles. On prend le premier ris.
Nous allons vite, la mer est belle et le moral des troupes au beau fixe ...
La météo commence à se détériorer ...

Le soleil se cache, la pluie nous tombe dessus régulièrement; la mer se fâche et le vent souffle de plus en plus fort ....

L'océan Pacifique s'annonce un peu moins pacifique que prévu ...

Le vent souffle à plus de 20 ou 25  noeuds en continu et régulièrement à plus de 30, 35 noeuds ... jusqu'à 43 noeuds.

La mer est forte, et les vagues commencent à déferler ... le bateau résonne de tous côtés.

L'enrouleur de gênois se bloque et Daniel doit l'enrouler de nuit à la main ... Même en se mettant par vent arrière pour déventer le génois, l'opération est délicate vu l'état de la mer et le vent qui a forci ...

Finalement on décide de prendre 2 ris sur le génois et 3 ris sur la grand voile ...

On continue pourtant à naviguer à près de 7 noeuds de moyenne malgré un courant légèrement négatif ...

On ne croise personne, aucun signal AIS reçu ... on pourrait franchement arrêter les quarts ... nous décidons de les maintenir, surtout à cause des conditions météo.

Le capitaine se repose ...

 

 

De l'eau dans la cale tribord, on s'en rend compte en ouvrant les vannes des WC ... par le hublot de sécurité. On va devoir sécher toutes les réserves ... C'est pas grave, mais on a eu un p'tit stress !

Le mauvais temps dure pendant 8 à 9 jours ... les nuits sont fatigantes, le vent fait siffler les haubans et les bruits la nuit sur la coque et dans les airs ont tendance à nous empêcher de dormir ... On navigue au petit largue et lorsque le vent forcit vraiment trop on abat pour diminuer le vent apparent et puis ensuite reprendre notre route.

Une vague va passer au dessus de la casquette ... une autre va nous pousser latéralement très violemment ...

Devant la carte sur le PC, notre bateau paraît être un point minuscule au milieu du grand bleu ...

On se sent petit, tout petit !

Enfin, une éclaircie ...On revit avec le bon temps !

Le ciel n'est plus aussi chargé, les vagues ne moutonnent plus ... seulement quelques rafales à 30 noeuds sous grains cette fois ...

On est à environ 4 jours des Gambiers ... les prévisions météo annoncent l'arrivée d'un anticyclone et du bon temps sur Pitcairn et les Gambier.

On se dit que normalement on pourrait alors avec ce temps s'amarrer dans la Bounty Bay à Pitcairn ...

La famille vote à l'unanimité pour Pitcairn ... une destination de rêve !

Allez zou, on profite de notre chance et on dévie notre route pour partir à la rencontre des descendants des mutins de la Bounty ...

Nous ne sommes plus qu'à environ 200 miles de Pitcairn ... c'est la pétole ! On met les moteurs pour la première fois depuis le départ des Galapagos ... On avance tout doucement dans cette mer qui est redevenue belle et qui nous permet de passer une nuit plus ou moins normale.

Toujours des couleurs superbes ...

Toute la famille a lu le livre sur La Bounty ...

Nous sommes excités à l'idée d'arriver sur cette île du bout de monde et de découvrir cette communauté qui paraît-il est si accueillante ...

Qu'allons-nous découvrir ?

Luka, Emma et Sacha ont décidé chacun d'écrire un livre ...

 Catherine est mise à contribution pour la relecture de leurs chef-d'oeuvres !

 

Il fait plus frais qu'avant. Nous avons perdu 6 ou 7 degrés et les nuits sont beaucoup plus froides !

C'est dingue d'avoir froid avec près de 25°C ...

Luka confectionne même des chaussettes pour son papa !

Grosse rigolade ...

Au matin, Terre en vue ... c'est Henderson, une des îles Pitcairn.

Nous nous sommes déroutés de quelques miles pour pouvoir longer l'île et ses falaises qui abritent beaucoup d'oiseaux ...

Le National Geographic est fan de ces îles ...

Pitcairn n'est plus très loin.

Nous sommes heureux !

Après 21 jours de navigation nous arrivons devant Pitcairn ....

Magique !

La joie et la bonne humeur règnent à bord ! On a oublié la fatigue des quarts et le mauvais temps ...

On peut hisser nos couleurs !

On réalise à peine qu'on se l'est fait cette traversée de l'Océan Pacifique !

En famille, seuls au milieu du grand bleu pendant 3000 miles soit environ 5000 Km pendant 21 jours  !!!

Daniel félicite tout l'équipage et nous applaudissons et crions tous ensemble de joie en arrivant devant le mouillage de Pitcairn ... 'Bounty Bay'.

Nous pensions que la traversée de l'Océan Pacifique serait une expérience quasi initiatique ... Pourtant, nous n'avons pas ressenti cette harmonie avec la nature que nous avons connu ailleurs et avant. Un tel voyage finit par devenir monotone et on se lasse ... Alors que nous étions convaincus pour reprendre les mots de Machado que ' le bonheur n'est pas au bout du chemin mais dans le chemin ...' et bien dans ce cas, le bonheur était à l'arrivée, devant une île inconnue, curieux des rencontres à venir !

L'expérience de vie reste toutefois exceptionnelle ! Nous sommes heureux et fiers d'avoir vécu cette expérience de vie en famille.

Nous avons été confrontés à la vie en autonomie complète sans fuite ou excuse possible. Ici pas de possibilité d'assistanat pour résoudre tous les problèmes qu'ils soient techniques ou autres.

Nous étions seuls, livrés à nous mêmes, au milieu de l'inconnu.

La vie en famille a été un grand moment. Beaucoup de bonheur et beaucoup de partages.

Selon nous, c'est en cela que résident les valeurs de cette expérience, dans cette réalisation personnelle, mais pas dans la traversée en tant que telle qui ne représente aucun exploit contrairement à ce qu'on pourrait imaginer !

 

Face à Pitcairn  ...

Catherine appelle à la VHF ... "Pitcairn Pitcairn, can you hear me ?"

Simon nous répond dans un Anglais parfait que nous sommes les bienvenus et que nous pouvons jeter l'ancre sur Bounty Bay !

Ici, il y a moins de 10 bateaux par année qui passent et les habitants de Pitcairn sont aussi curieux de rencontrer des visiteurs que nous de faire leur connaissance ...

 

A nous Pitcairn maintenant !

 

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